Vincent Mangematin : « Former des managers différents. »

Lyonnais d’origine, Vincent Mangematin est devenu Directeur de l’Esdes et Doyen du Pôle Sciences Économiques et Management de l’UCLy le 12 septembre 2023. Docteur en sciences de gestion de l’Université Paris-Dauphine, il débute sa carrière à l’INRA, et a travaillé au sein de Grenoble École de Management avant de devenir Doyen et directeur académique de Kedge Business School. Il a également travaillé en Australie, au Canada et à Londres.

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Quels sont les atouts de l’Esdes ?

Je vois deux atouts très importants dont dispose l’Esdes aujourd’hui. Le premier c’est l’interdisciplinarité de l’UCLy, qui porte principalement sur les sciences humaines et sociales, mais aussi sur les sciences « dures » avec l’ESTBB. C’est important car en France cette interdisciplinarité manque à la fois aux écoles de commerces et aux universités publiques. L’Esdes a donc un immense avantage, de pouvoir collaborer sur un plan d’égalité avec les autres départements de l’UCLy pour offrir à l’ensemble de nos étudiants des formations vraiment interdisciplinaires.

Le deuxième atout, c’est la taille de l’Esdes. Les écoles intégrées aux universités, y compris celles qui sont très visibles et reconnues, restent des écoles de taille raisonnable. Les écoles de commerce à 15 000 étudiants telles qu’on peut les connaître en France, ça n’existe pas à l’international et les écoles qui sont des leaders européens ont entre 3000 et 5000 étudiants.

« Grâce au cadre de l’UCLy on peut arriver à une vraie individualisation du parcours de chaque étudiant. »

Dans la plupart des écoles de commerce, on forme des profils très spécialisés. Grâce au cadre de l’UCLy, on peut au contraire arriver à une vraie individualisation du parcours de chaque étudiant. Avec cette pluridisciplinarité et cette proximité, on veut former des managers différents et qui vont être les porteurs de nos valeurs. Ils seront les transformateurs de la société de demain.

Que pensez vous apporter en tant que Directeur de l’Esdes ?

Ce que j’ai envie de transmettre aux étudiants ce n’est pas seulement une maîtrise de concepts abstraits. C'est aussi la capacité à aller interroger la réalité. Ce que les entreprises recherchent aujourd’hui ce sont des profils capables de combiner plusieurs modes de pensée, d’aller du cadre de référence du management à celui de la philosophie avec des notions d’éthiques, aux outils juridiques, aux disciplines de la transition écologique…C’est ça qui fait la richesse de l’UCLy et la richesse de nos étudiants.

Je veux aussi apporter à l’Esdes et à l’UCLy mon expérience de chercheur à l’international. Dans ma carrière, j’ai eu la chance de travailler dans l’Union Européenne, au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, en Australie... Aujourd’hui, je veux redéployer cette expérience pour les étudiants, d’une part avec l’ouverture de nouvelles destinations à l’étranger et de l’autre avec le recrutement de plus d’étudiants étrangers au sein de notre école. Il nous faut étoffer notre portefeuille et nos partenariats à l’étranger, tout en gardant à l’esprit les enjeux de la transition écologique. »

En 2023, pour la seconde année consécutive, l’Esdes se classe dans le top 90 des meilleures écoles de management d’Europe, selon le classement du Financial Times des « Best European Business School ».

Comment envisagez-vous l’action sociale de l’Esdes ? C’est la spécialité de l’école depuis sa création…

Il me semble qu’aujourd’hui, toutes les écoles de commerce sont plus ou moins engagées dans la RSE... En revanche, et cela va vous surprendre, je ne pense pas que l’Esdes soit engagée dans la RSE. Elle est engagée dans la transition écologique et sociale.

« Je ne pense pas que l’Esdes soit engagée dans la RSE. Elle est engagée dans la transition écologique et sociale. »

La RSE telle qu’on l’entend généralement limite son champ d’action aux seules entreprises alors que le champ de la transition écologique et sociale est beaucoup plus vaste. Ce travail est à la fois écologique car il y a une forte attention au changement climatique, mais aussi social car on ne résoudra pas les questions environnementales sans des transitions importantes. D’ailleurs, ce que je dis n’est pas nouveau, c’est inscrit dans le nom même de l’Esdes depuis 1987 : « École Supérieure pour le Développement Économique et Social ». A l’Esdes, nous engageons nos étudiants, nos enseignants et l’ensemble de notre personnel dans une démarche holistique, une véritable transition écologique et sociale qui transcende l’entreprise, avec un but transformatif sur la société dans son ensemble.